Un
immense succès ! Après le 29 janvier, la journée du 19 mars
aurait pu apparaitre comme une journée de plus, sans
véritable perspective. Il n’en a rien été. Le succès des
manifestations prouve sans conteste que le mécontentement
est considérable et qu’on assiste sans doute à un
mûrissement accéléré et à une politisation de la crise
sociale qui pourrait déboucher sur un affrontement majeur
avec le gouvernement et le patronat.
Cette
politisation, ils la craignent tous, à droite comme à
gauche. Le titre du Figaro lundi était d’ailleurs
assez explicite : « Besancenot et l’extrême gauche
veulent politiser la grève de jeudi ». Une inquiétude
manifestement partagée par un proche de Martine Aubry cité
dans le Parisien le lendemain : « Si le PS rentre
dans la manifestation, alors le NPA d’Oliver Besancenot
voudra le faire aussi. Et cela, les syndicats n’en veulent
pas ». Ils craignent probablement avec raison qu’une
intervention des partis politique ne profite dans la
situation actuelle qu’aux plus radicaux.
Laurent
Fabius l’a d’ailleurs expliqué avec une certaine franchise,
sur France 5 : « Si la politique du gouvernement
ne change pas, je crains qu’au printemps –je dis je crains
parce que c’est un risque que personne ne peut souhaiter-
devant cette situation désespérante, il y ait de
mouvements profonds et effectivement radicaux de révolte ».
C’est ce mélange de radicalité sociale et de politisation
qui pourrait être détonnant. Et finalement assez réjouissant
de notre point de vue.
Mais
une fois passée cette première impression, sans doute un peu
flatteuse pour le NPA, il convient d’analyser la situation
avec circonspection. Dans les faits, ce sont les directions
syndicales qui ont décidé jusqu’à présent ce qu’elles
voulaient. Il est évidemment souhaitable que le succès des
manifestations et des grèves finisse par bousculer leurs
prévisions, et cela parait d’autant plus envisageable que le
contexte lui-même marqué par une crise sans précédant pousse
dans ce sens. Mais la possibilité de transformer cette
potentialité en un mouvement réel de contestation ne se
produira pas non plus par la simple force des choses. Ce qui
nous renvoie inévitablement à notre responsabilité en tant
que parti, et à la nécessité d’approfondir notre réflexion
sur la politique qu’il faudrait mettre en œuvre pour donner
une issue réelle au mouvement qui est en train de se
chercher sous nos yeux.
Ce
n’est pas simple. Provoquer un large mouvement de sympathie
et rencontrer un écho bien réel comme c’est le cas
aujourd’hui pour le NPA est une chose. Mais c’en est une
autre d’avoir les moyens de faire franchir au mouvement
actuel une nouvelle étape qui se traduirait par le
déclanchement d’un mouvement de grève reconductible
susceptible de se généraliser dans plusieurs secteurs, seul
à même de changer durablement le rapport de force.
De
ce point de vue, l’expérience de la grève générale aux
Antilles est évidemment une source d’espoir. Mais c’est
aussi une expérience qui nous interroge. Car elle pose un
problème politique : celui d’arriver à concevoir de manière
cohérente une démarche unitaire, indispensable si l’on veut
rassembler les forces du monde du travail, et une politique
de construction qui donne au NPA les moyens de le faire dans
la clarté, et sur des objectifs qui permettent de surmonter
l’obstacle des directions syndicales et de tous ceux qui ont
intérêt à cantonner les luttes à une simple protestation
sans lendemain.
L’approfondissement
de la crise prépare un affrontement
La
crise ne cesse de s’étendre mais surtout révèle chaque jour
de nouveaux dégâts tant sur le plan financier qu’industriel.
Avec des chiffres impressionnants au niveau du chômage :
sans doute entre 30 et 50 millions de chômeurs dans les pays
de l’OCDE.
Les
mois passent et l’hypothèse d’une sortie de crise s’éloigne
d’autant. Les plans de sauvetage des banques sont sans cesse
rediscutés - en particulier aux Etats-Unis - tant leur
efficacité semble douteuse, car personne ne sait exactement
jusqu’où ont été disséminés les « produits toxiques » qui
ont gangrené l’ensemble du système. Et surtout ils coûtent
cher : même la première puissance du monde a évidemment
quelques difficultés à dépenser d’un coup près de 3000
milliards de dollars pour sauver ses banques! Facteur
aggravant, il n’est pas assuré non plus que les Chinois
- eux-mêmes confrontés aux défis de leur propre économie et
de leur marché intérieur insuffisamment développé -
acceptent indéfiniment de placer leurs économies dans les
bons du trésor américains…
Quant
aux plans de relance de l’économie, dans le domaine de la
production, ils frappent au contraire par leur relative
modestie : en général les sommes allouées sont dix fois
moindres. Fait encore plus significatif : la difficulté pour
les puissances impérialistes de s’entendre et de se
cordonner un minimum entre eux. Que ce soit à l’échelle du
G7, du G20 ou de l’Union européenne, la tentation d’un
retour à « l’égoïsme sacré » refait surface, même si
d’expérience les bourgeoisies savent qu’un repli
protectionniste ne ferait sans doute qu’aggraver la crise.
Ce
qui frappe surtout, ce sont les choix de classe que tous ces
plans révèlent. Ils frappent l’opinion par leur cynisme et
contribuent à accroître la colère, partout dans le monde,
des centaines de millions de travailleurs et de pauvres qui
commencent à en faire les frais. Tout le monde le constate :
il n’y a pas d’argent pour les salaires, pour les services
publics, ni pour développer les activités utiles au pays et
satisfaire les besoins sociaux, mais pour sauver les
banquiers, il y en aura toujours !
Pire
encore : la brutale aggravation de la crise n’a pas empêché
bon nombre d’entreprises, notamment en France, de terminer
l’année 2008 en fanfare. Total annonce 14 milliards de
bénéfices mais s’apprête à licencier 300 travailleurs dans
l’une de ses raffineries. Continental est un trust à
l’échelle planétaire aux réserves financières encore
considérables mais il faudrait selon la direction fermer des
usines préventivement, dont celle de Clairoix dans l’Oise !
C’est
la confirmation qu’une confrontation majeure nous attend
avec l’ensemble de la classe capitaliste. Les différentes
bourgeoisies peuvent être divisées entre elles, minées par
leurs intérêts rivaux, incapables de s’entendre pour
coordonner leur action économique. Mais face à la nécessité
de faire payer intégralement cette crise aux classes
populaires, elles seront unanimes et parfaitement
déterminées à aller jusqu’au bout !
Il
n’y a donc aucune illusion à avoir. La bourgeoisie n’est pas
prête à concéder la moindre miette, même pour faire croire
qu’il y aurait encore un « compromis social » à négocier.
Tout simplement parce que ses marges de manœuvre sont en
train de disparaître, après avoir empoché des super profits
pendant des années. Sarkozy peut faire mine d’associer les
directions syndicales à de nouvelles discussions sur les
« réformes nécessaires », il n’aura rien à leur concéder de
substantiel. Et c’est bien là où la politisation des luttes
est inscrite dans l’évolution des rapports sociaux et
politiques, la politisation, c'est-à-dire l’inévitable
affrontement avec le pouvoir. Contrairement à ce que disait
Bernard Thibault dans son interview au Monde, le problème
n’est pas de reprocher au gouvernement de se lamenter au
lieu d’agir. Il est changer le rapport de force en faveur
des travailleurs et des classes populaires afin d’imposer un
autre partage des richesses.
L’exemple
des Antilles ou la dimension politique de la grève
générale
Les
nombreux mouvements récents dans l’enseignement supérieur,
ou celui qui a démarré au mois de janvier à la Poste dans le
département des Hauts-de-Seine, les luttes contre les
licenciements, les révoltes qui éclatent dans bien des
entreprises indiquent que le succès de la journée du 19
après celle du 29 janvier participent d’un profond mouvement
de mécontentement et d’une nouvelle prise de conscience.
Dans
ce contexte, la grève générale dans les Antilles apparaît
non seulement comme un espoir de victoire possible mais
aussi comme riche d’enseignements.
En
Guadeloupe, la grève a rapidement pris l’allure d’une
explosion sociale gagnant toutes les couches de la
population. Mais elle n’est pas partie de rien. Elle a été
longuement préparée, à la base, dans les entreprises, avant
d’être votée dans des assemblées générales suivies de
piquets de grève le 20 janvier. Elle s’est ensuite étendue,
touchant tous les secteurs du public et du privé, avant de
gagner la Martinique où la grève est devenue générale à
partir du 5 février. Fait notable, le LKP (Lyanna Kont
Pwofitasyion ou Collectif contre l’exploitation
outrancière) regroupait certes une cinquantaine
d’organisations syndicales, associatives, politiques. Mais à
la direction des principales organisations syndicales, ce
sont souvent des militants d’extrême gauche ou issus de
l’extrême gauche qui ont joué un rôle décisif, ce qui n’est
quand même pas banal, aussi bien à l’UGTG qu’à la CTU et à
la CGTG.
Deux
autres caractéristiques ont incontestablement permis au
mouvement de gagner à la fois en force et en crédibilité. Il
y a d’abord eu la clarté des revendications, ce qui est
d’ailleurs assez paradoxal. Car avec une liste de 126
mesures revendiquées par le LKP, ce long catalogue aurait pu
noyer la lutte dans un fourre-tout. Il n’en a rien été. Les
mesures ont abordé de fait tous les aspects de la vie
sociale et politique, sans oublier l’aspect colonial, mais
avec une préoccupation : celle de contester la légitimité
des patrons, notamment les Béké, à gouverner l’ile. En même
temps, le LKP n’a pas oublié qu’un mouvement a besoin d’une
victoire substantielle même sur un seul point, qui change
immédiatement le sort des travailleurs les plus exploités.
C’est la raison pour laquelle la lutte s’est finalement
cristallisée sur la revendication des 200 euros, et c’est la
raison pour laquelle elle a aussi immédiatement rencontrée
un large écho en métropole.
La
démocratie a été une autre caractéristique majeure. Dès le
début du conflit, les négociations ont été retransmises sur
les radios et à la télévision, et l’habitude été prise
d’accompagner les négociateurs à leurs réunions par
d’importants cortèges. Tant il est vrai que des responsables
syndicaux prêts à aller jusqu’au bout des possibilités d’un
mouvement n’ont rien à cacher !
Rien
de tel n’est évidemment comparable ou reproductible en
France. Les directions syndicales une nouvelle fois ont fait
la démonstration inverse en retardant le plus longtemps
possible la mise en place d’une nouvelle journée après celle
du 29 janvier, de telle sorte qu’il n’y ait pas de
convergence avec les Antilles ni avec d’autres mouvements
comme celui des universités. Quant aux partis de gauche, ils
peuvent toujours signer des « déclarations communes » à
l’initiative du NPA, cela ne résout évidemment pas le
problème. Car soit ces déclarations sont insignifiantes, en
appelant à soutenir des journées d’action qui vont réussir
de toute façon -alors qu’il n’y a pas un mot sur les suites
à donner- soit les partis en question souhaitent y mettre
davantage de contenu, mais c’est pour esquisser des
« solutions économiques » qui sont au mieux destinées à
moraliser le fonctionnement du capitalisme sans rien changer
sur le fond. Or nous n’avons évidemment aucun intérêt à
donner du crédit à ceux qui voudraient faire croire qu’un
mouvement social à peine esquissé n’a d’autres perspectives
et d’autre « débouché politique » que des élections et un
vague programme antilibéral !
Politisation,
unité et démocratie dans le monde du travail et dans
les milieux populaires
Par
delà les différences, la grève générale aux Antilles et la
mobilisation qui s’y poursuit pour faire appliquer les
accords nous indique les éléments qu’il nous faut combiner
pour approfondir le mouvement en cours : unir les forces de
la classe ouvrière en dépassant les clivages corporatistes
ou syndicaux et favoriser partout la démocratie pour que
s’expriment les exigences du monde du travail contre la
politique du gouvernement et du patronat.
C’est
l’enjeu d’une véritable politique unitaire qui s’adresse
sans exclusive à l’ensemble des organisations du mouvement
ouvrier, partis, syndicats ou associations. Mais elle
suppose pour être efficace que nous soyons capables de
clarifier les objectifs que nous voulons atteindre : un
programme incluant des revendications claires, unifiantes,
mobilisatrices, qui répondent aux préoccupations des
salariés, des chômeurs, des précaires, des retraités, des
jeunes, de celles et ceux qui ont intérêt sans attendre à se
révolter contre ce gouvernement et contre la classe
capitaliste ; et un plan d’action défini de telle sorte que
chaque journée d’action, chaque « temps fort » s’inscrive
dans la perspective d’une grève reconductible.
Une
telle démarche dépend de l’intervention des travailleurs
eux-mêmes pour discuter de leur propre mouvement, de leurs
propres revendications. C’est une condition indispensable si
l’on veut éviter les deux dangers qui nous guettent
inévitablement : soit des déclarations communes mais vides
de contenu, soit des appels sans doute plus satisfaisants
sur le fond mais purement propagandistes et sans rencontrer
l’accord de quiconque. Ces écueils nous guettent d’autant
plus que même à gauche de la gauche, certains partis ont
manifestement du mal à défendre une revendication aussi
indispensable que l’interdiction de licenciements…
Convaincre
les camarades de la Fédération, les Alternatifs, les
Communistes unitaires, et bien d’autres -notamment dans les
rangs syndicaux- ainsi que les camarades de Lutte ouvrière
qui sont d’accord sur les revendications mais ont du mal à
concevoir une politique unitaire, suppose donc que la
pression vienne des salariés eux-mêmes et que nous soyons
capables d’entraîner à la base des équipes militantes,
syndicales et politiques, afin qu’eux-mêmes puissent faire
entendre leurs exigences à leur propre direction. Et c’est
sans doute possible, comme le montrent d’ores et déjà
certaines initiatives, qu’elles soient locales comme à
Carhaix, ou départementale comme celles des métallurgistes
du Nord, des initiatives qui sont susceptibles de faire
évoluer les rapports de force, bousculer les routines, agir
politiquement sur l’ensemble des militants et des
travailleurs.
En
même temps, la situation exige que nous cherchions à
débattre démocratiquement des objectifs que nous voulons
atteindre sans être prisonnier des formules toutes faites,
notamment sur la grève générale. L’idée qu’une grève
générale devrait s’imposer dans la situation actuelle est
sans doute bien plus populaire qu’avant. Mais la formule en
tant que telle ne résout pas le problème de savoir comment
nous allons faire les premiers pas pour aller dans cette
direction. Nous n’avons donc aucun intérêt à opposer cette
perspective à la possibilité de nous retrouver à l’occasion
de nouvelles journées d’action, ensemble ou séparément dans
les secteurs où cela se pose de manière plus évidente.
C’est
ainsi qu’encouragés par le mouvement des universités, des
enseignants du primaire et du secondaire sont en train de
s’organiser pour faire du mardi 24 un nouveau temps fort, ce
qui pousse au passage certaines fédérations de l’éducation à
envisager la possibilité d’accélérer le mouvement. Auquel
cas, c’est à un autre scénario que l’on pourrait assister,
bien différent de celui de l’année dernière dans la fonction
publique : non pas multiplier les journées d’action dans le
seul but d’épuiser les troupes, mais inscrire dans le
calendrier des temps forts à des dates rapprochées qui
seraient autant d’occasions de faire le lien entre les plus
déterminés et ceux qui sont certes regonflés après avoir
contribué au succès du 19 mars mais hésitent encore à se
lancer directement dans l’aventure de la grève
reconductible.
Ce
qui suppose qu’à notre échelle, nous soyons en même temps
capables d’intervenir plus efficacement en nous donnant les
moyens politiques, militants, organisationnels pour gagner
davantage d’influence et changer le rapport de force.
Renforcer
notre influence dans le monde du travail
C’est
aussi pour cette raison qu’il nous faut revenir brièvement
sur l’expérience de la Guadeloupe et les difficultés qui
nous guettent. Car il y a évidemment une question d’échelle.
Rien ne se serait passé sans l’action résolue de militants
d’extrême gauche ayant gagné suffisamment d’influence pour
jouer un rôle déterminant. Or Guadeloupe, pour ne prendre
que cet exemple, c’est moins de 450 000 habitants, beaucoup
moins que la Seine-Saint-Denis, et des appareils syndicaux
assez peu étoffés, sans doute plus sensibles aux pressions
de la base, si on compare avec la CGT ici en France.
Cette
différence d’échelle n’est certes pas insurmontable. Mais
elle nous oblige non seulement à penser notre propre action
en termes politiques, en exprimant à chaque étape les
dynamiques réelles du processus en cours, ses potentialités,
mais également à nous donner les moyens de renforcer notre
influence et les possibilités concrètes, militantes, de
notre intervention.
C’est
la raison pour laquelle une politique unitaire dans les
luttes ne doit pas être opposée mais au contraire combinée
avec la préoccupation de construire le parti en cherchant à
l’implanter y compris de manière volontariste dans les
entreprises, là où les gens font grève.
Ce
n’est évidemment pas une recette de cuisine
organisationnelle, mais bien un problème politique. Car se
tourner vers les entreprise, c’est d’abord faire le choix
d’y être, et pas seulement à la porte en distribuant des
tracts (même si bien sûr on peut commencer par là). C’est
indispensable si l’on veut gagner la confiance des gens,
durablement, pour pouvoir leur proposer de manière crédible
une politique indépendante des directions syndicales.
Mais
pour y arriver, il faut aussi en clarifier les enjeux, en
asseyant d’éviter deux tentations : celle qui consiste à
vouloir conseiller les directions syndicales, car c’est une
illusion, et celle qui chercherait à se substituer
entièrement aux syndicats en tant qu’organisation, avec
l’illusion que le NPA pourrait tout faire, et en particulier
« déclenche des grèves » à lui tout seul. Tenir les deux
bouts d’un même raisonnement signifie nous battre dans les
organisations syndicales pour gagner le maximum de militants
à une orientation différente, tout en mettant en place dès
que possible dans les luttes des structures démocratiques
qui rassemblent largement les travailleurs bien au-delà des
seuls rangs syndicaux, avec des comités de grève et des
coordination contrôlés par les grévistes eux-mêmes. Ce qui
suppose de conserver également en toute circonstance la
possibilité d’une expression politique propre sous forme de
publication régulière du parti dans les entreprises.
Dans
cette perspective, l’enjeu n’est pas seulement de gagner de
l’influence, en profitant de la popularité de notre
porte-parole et de l’écho grandissant que rencontrent nos
idées. Il s’agit d’organiser de manière durable des
travailleuses et des travailleurs dans toutes les
entreprises et en particulier dans le privé, ainsi que des
jeunes issus des quartier populaires, de telle sorte qu’ils
trouvent réellement leur place dans le NPA. Ce qui suppose
au minimum d’avoir la volonté de construire davantage de
comités dans les entreprises, améliorer la conception de nos
réunions, et continuer à approfondir notre réflexion sur la
presse et le système de formation.
Alors
bien sûr, il y a forcément une certaine discordance entre un
travail de construction qui exige du temps et les problèmes
qui se posent à nous immédiatement après le 19 mars. Mais
notre politique se fonde sur un approfondissement du
mouvement en cours, une politisation, qui accéléreront les
prises de conscience sur la nécessité de s’organiser et
mener une politique de classe indépendante, dans le même
temps que se radicaliseront les mobilisations. Le succès du
19 après celui du 29 janvier indique sans ambiguïté que
c’est bien là l’enjeu majeur aujourd’hui, et un sujet des
discussions avec les travailleurs, parmi les militants et au
sein du NPA.
Jean
François Cabral