Elections régionales, une campagne au service de l'unité du monde du travail et de ses exigences
Alors
que les classes dominantes s’engagent dans une fuite en
avant, accentuant les aberrations économiques et sociales
qui ont conduit à la crise et l’alimentent, les élections
régionales du mois de mars apparaissent bien loin des
préoccupations du monde du travail. Les tractations, débats
et polémiques qui agitent les partis institutionnels avec en
ligne de mire l’élection présidentielle de…2012 sont sans
rapports avec les inquiétudes, les difficultés, souvent les
drames provoqués par la politique du patronat et du
gouvernement. La droite au pouvoir voudrait obtenir
l’approbation de sa politique au service exclusif d'une
minorité de privilégiés et, dans le même temps, avoir sa
revanche sur le PS. Mais le discrédit de Sarkozy et de sa
politique sème le trouble dans ses propres rangs. L’annonce
de la réforme territoriale qui vise à supprimer les conseils
régionaux qui vont être élus, après celle de la suppression
de la taxe professionnelle, déstabilise la droite donnée par
ses propres amis comme devant prendre une « tôle ». Les
efforts désespérés du triste Besson, le transfuge du PS
aveuglé par l’arrivisme, pour faire de l’UMP le rassembleur
de la nation de la gauche à l’extrême droite en flattant les
préjugés réactionnaires et racistes, ne suffiront
certainement pas à la tirer d’affaire.
Si
la droite a du mal à trouver une cohérence politique lui
permettant de convaincre les électeurs, le PS en a tout
autant à se dégager de ses échecs passés comme de l’aventure
Ségolène Royal pour se donner au moins l’apparence d’un
parti d’opposition… Lui qui dirige actuellement vingt des
vingt-deux régions, voudrait sauvegarder le maximum de
positions conquises en 2004. Martine Aubry envisage même le
« grand chelem », gagner les deux régions restées à droite
en 2004, en faisant le pari que le rejet de l’UMP sera cette
fois encore plus fort que le discrédit qui frappe son propre
parti dans l’opinion populaire. Dans cette lutte rivale il
ne manque pas d’outsiders qui rêvent de profiter des
difficultés des deux partis dominants.
Mais
tous sont, d’une façon ou d’une autre, confrontés à la même
difficulté. L’accentuation de la crise ne laisse aux partis
qui n’aspirent qu’à gérer le système et, donc, à servir les
classes dominantes, que bien peu de marge de manœuvre. Aubry
ne vient-elle pas à son tour de se déclarer pour repousser
l’âge de la retraite ? La crise discrédite rapidement les
grandes phrases qui visent à convaincre l’opinion que ce qui
est bon pour les riches serait bon pour tous !
Cela
est d’autant plus difficile qu’il apparaît de plus en plus
clairement que la crise est la conséquence de la politique
libérale qui n’a pas d’autre horizon que celui de l’économie
de marché, de la concurrence et qui soumet entièrement les
intérêts de l’ensemble de la population à ceux des classes
privilégiés, du patronat. Que la réponse des classes
dominantes à la crise est une fuite en avant qui alimente
les spéculations financières, les bonus des traders au prix
du chômage, de la récession, d’énormes déficits.
Difficile
de faire passer la justification de cette politique pour la
défense de l’intérêt général !
Il
y a une autre réponse à la crise, celle de la défense des
intérêts des travailleurs et de la population, une réponse
qui remet en cause la mainmise absolue des groupes
financiers sur l'économie avec l'aide de l'Etat en
s'appuyant sur la mobilisation de la population, son
contrôle sur la marche de l'économie et de la société. Le
NPA a proposé à toutes les forces politiques qui disent
vouloir défendre les intérêts des classes populaires de
s’unir pour porter ensemble, par delà les divergences, cette
réponse. Il s’agissait, ensemble, de répondre à l’offensive
de la droite pour populariser, légitimer, argumenter les
réponses qui exigent une rupture avec la logique du profit
et de l’économie de marché.
Malheureusement,
ni le PC ni le PG ni Lutte ouvrière n’en n’ont voulu. Les
premiers pour préserver leur objectif de constituer des
majorités de gestion avec le PS et les verts, la dernière
pour se réfugier dans une politique de défense des
revendications des travailleurs comme s’il était possible de
tourner le dos au débat politique sur les institutions, le
rôle des élus, comme si les désaccords avec le PC ou le PG
justifiaient le refus de participer aux discussions ne
serait-ce que pour rechercher un accord avec le NPA. Dans
quelques régions des accords ont été possibles mais, le plus
souvent, au prix de concessions qui amenuisent la
contestation du système capitaliste que portent nos
exigences y compris dans leur expression au niveau régional.
Notre
projet politique, y compris au niveau des régions,
s’organise autour d’un programme d’urgence sociale,
démocratique, écologique face à la crise. Notre programme ne
saurait se penser dans le simple cadre des « compétences
des régions », c'est-à-dire une politique
gestionnaire même de gauche. Le refus de participer à des
majorités de gestion, qui a été la cause de la rupture des
discussions nationales avec le Front de Gauche,
s’accompagnait du refus de limiter notre programme au cadre
des compétences des régions. Cela est d’autant plus vrai que
les conseils régionaux sont nés d’une politique de
décentralisation qui s’inscrit dans le cadre de l’Europe
capitaliste. Que Sarkozy ait décidé leur liquidation n’en
fait pas des institutions démocratiques mais simplement des
institutions en sursis…
Quoiqu’il
en soit, la discussion entre toutes les forces de gauche qui
disent refuser de soumettre leur politique à celle
d’adaptation du PS est nécessaire. Elle se poursuit et se
poursuivra à travers la campagne comme à travers les luttes
et les mobilisations. Les militants du NPA ont à cœur d’y
porter une orientation fondée sur la conviction et
l’expérience que seule la conscience et l’action collectives
du monde du travail, de la jeunesse, peuvent bouleverser les
rapports de force. Les élections, comme le rôle des élus,
sont d’œuvrer à la maturation de cette conscience.
Les
régions dans le cadre de l'Europe de la concurrence
libre et non faussée
On
ne peut dissocier la politique menée par les Régions de
celle menée au sommet de l’Etat. Cela fait partie d’un tout
obéissant à une même logique politique, d’un Etat et de
collectivités territoriales qui s’empilent et se
superposent, ayant chacune ses attributions, sa fiscalité,
ses financements, ses rivalités, mais toutes dépendantes de
l’Etat.
Le
Parti socialiste s’insurge aujourd’hui contre la réforme des
collectivités territoriales de Sarkozy et Balladur qui, sous
couvert de simplification administrative, vise à soumettre
un peu plus les régions et départements. En même temps, la
suppression de la taxe professionnelle accroît les
difficultés des collectivités et leur dépendance vis-à-vis
de l’Etat.
Mais
cette offensive n’est en rien contradictoire avec la
politique de décentralisation dont se réclame aussi le Parti
socialiste, elle en est même le complément. Cette politique,
mise en œuvre par la droite et la gauche de Deferre à
Raffarin, s'inscrit dans la préoccupation de l’Etat de se
décharger d’une part croissante de ses dépenses. Elle obéit
à des objectifs contraires aux intérêts de la population,
augmentant la pression sur les collectivités locales en
transférant pouvoirs et responsabilités sans les
financements correspondants, les mettant en concurrence pour
« attirer » les entreprises à coups de subventions toujours
plus élevées. Une politique qui se traduit par le pillage
des fonds publics par les intérêts privés et la remise en
cause des acquis sociaux.
De
par leur dépendance, leur mode de désignation fort peu
démocratique, les conseils régionaux sont des relais
institutionnels d'une politique hors du contrôle de la
population et soumise aux intérêts des groupes financiers et
des classes possédantes. Tout en étant le cadre de la
distribution de divers avantages et de sinécures pour un
personnel politique dispendieux, peu soucieux de l'intérêt
général.
Autant
dire qu'il n'est pas possible d'y mettre en œuvre une
politique au service des classes populaires sans
l’intervention de ces dernières pour changer les rapports de
force, sans s’appuyer sur leur organisation démocratique,
leur mobilisation. Et c’est bien à cela que nous prétendons
en nous présentant dans ces élections : défendre les
intérêts de la population jusqu’au sein du Conseil Régional,
y faire entendre sa voix et ses droits, ses revendications,
y relayer ses mobilisations pour tenter d'y imposer des
mesures en sa faveur.
Pour
une démocratie véritable, le droit de la population de
décider et contrôler
Du
point de vue de la population, des salariés, la
« décentralisation » nécessaire est celle qui pourrait leur
assurer un plus grand contrôle sur l’ensemble des décisions
concernant la vie économique et sociale, leur permettre de
peser réellement et de participer aux choix budgétaires et
fiscaux.
Une
politique réellement au service de la population ne peut que
s’inscrire dans la contestation des institutions mises en
place dans le cadre de la Vème République et de
l’Europe capitaliste. Ces institutions doivent être
abrogées.
Nous
revendiquons et militons pour la mise en place d’une
véritable démocratie directe, vivante, tant au niveau des
lieux de travail que des quartiers. Une démocratie
permettant un véritable contrôle et un pouvoir de décision
de la population, en particulier pour l’élaboration des
budgets à l'échelon local et régional. Cela exige non
seulement la proportionnelle intégrale à toutes les
élections mais le droit de vote de tous, avec ou sans
papiers, quelle que soit la nationalité, « l’identité » !
Cette
démocratie ne peut que s’attacher à appeler chacun à
participer à la chose publique, à la vie de la cité, de
l’entreprise. Cela veut dire aussi agir en lien avec les
organisations militantes, syndicales, associatives, que la
population, les salariés se donnent.
Le
bilan des conseils régionaux de gauche, ou l'échec d'une
politique qui se plie à l'économie de marché
Le
Parti socialiste a beau mettre en avant le bilan de sa
gestion régionale passée comme « bouclier social » face à la
politique du gouvernement, il n’en a rien été.
Loin
de représenter le « contre pouvoir » promis à la politique
de la droite, le raz-de-marée électoral de 2004 en faveur du
PS a plutôt instauré une forme de cohabitation où les
régions gérées par la gauche ont accompagné et aggravé la
politique menée par les gouvernements de droite successifs.
Action
sociale, bâtiments scolaires, formation professionnelle,
transports publics, les régions se sont vu confier des pans
entiers de la politique publique qui a donné aux régions un
argument supplémentaire pour « déléguer au privé » des
missions qui appartenaient au public, faute de financements
et de compensations de l’Etat.
Fondamentalement,
rien ne distingue la politique menée par les majorités de
gauche plurielle à la tête des régions et celle du
gouvernement. C’est ainsi par exemple que les conseils
régionaux dirigés par le PS s’inscrivent sans la moindre
réserve dans le cadre des objectifs de l’agenda de Lisbonne,
visant à faire de l’économie européenne « l’économie de
la connaissance la plus compétitive du monde ». En
font partie les pôles de compétitivité qui visent à mettre
en coupe réglée, au service des besoins de recherche et de
développement des industries « d’avenir » toutes les
ressources d’un même territoire. C’est à cette logique
qu’obéit l’autonomie des universités qui n’est rien d’autre
que leur privatisation rampante.
Le
programme du PS, décliné en dix propositions pour ces
élections, est la continuation de cette même politique
libérale. Des propositions qui ne constituent en rien un
programme capable ne serait-ce que de limiter les dégâts
causés par la crise et l’offensive patronale et
gouvernementale contre les classes populaires. Création de
200 000 « contrats de continuité professionnelle » en six ans pour les salariés
menacés ou victimes de licenciement dont on a du mal à voir
la différence avec le Contrat de Transition professionnelle
de Sarkozy, « création de fonds régionaux
d'investissement », 300 000 « contrats d'accès à la
qualification » pour les jeunes, toutes ces mesures se
résument à utiliser les fonds publics pour accompagner les
licenciements, aggraver la précarité des jeunes et continuer
à financer comme jamais le patronat, sans exiger la moindre
contrepartie en échange. « Le contrat socialiste pour nos
régions » prévoit bien de demander platoniquement le « remboursement
des aides régionales pour les entreprises qui ne
respectent pas leurs engagements en matière d’emploi », rien
n’est dit sur les engagements en question ou les moyens de
contrôle.
Reste
à voir si le PS bénéficiera comme en 2004 du rejet de la
droite par les classes populaires et jusqu’où il devra
composer avec le Modem et Europe Ecologie pour former des
majorités de gestion. Mais il n’est pas sûr que la haine des
classes populaires pour Sarkozy et l’UMP suffise ce coup-ci
à garantir des majorités au PS.
La
proposition de Ségolène Royal de faire alliance dès le
premier tour avec le Modem aux régionales en
Poitou-Charentes a certes été unanimement critiquée par les
autres dirigeants du PS, il n’en reste pas moins que du côté
de la direction socialiste, on se garde bien d’insulter
l’avenir : « D'abord on rassemble les siens, ensuite on
rassemble la gauche et, enfin, on s'ouvre aux autres
opposants à Nicolas Sarkozy, sans tabou » rappelle Claude Bartelone.
« Vitaminer
la gauche » ou l’impasse
de la politique antilibérale
Cette
ouverture vers le centre, la soumission complète du PS à
la logique du marché, décrédibilise et ruine la
perspective du Front de Gauche de « changer les rapports de force à
gauche »
ou de « vitaminer la
gauche »
pour reprendre leur slogan de campagne.
L’accélération
de l’évolution vers la droite du PS ainsi que l’urgence
sociale à l’heure de la crise ont contribué au vote massif
des militants du PCF en faveur de listes indépendantes de
celui-ci. La direction du PCF a accompagné ce choix en
adaptant sa politique d’union de la gauche pour ne pas laisser
un espace politique trop important à
l’influence grandissante de la
gauche anticapitaliste. Mais si ces circonstances
amènent le Front de Gauche à mener une campagne autonome
du Parti Socialiste au premier tour dans 17 régions,
contrairement à 2004, c’est toujours dans l’objectif de
reconduire les accords de gestion actuels entre le PCF
et le PS, capter les voix de la gauche radicale pour
pouvoir négocier au mieux sa place dans une nouvelle union
de la gauche à la tête des régions.
La
gauche antilibérale dont l’objectif est de gouverner « à
gauche » a besoin des sociaux-libéraux pour exister dans les
institutions. Mais
une alliance de gouvernement avec le PS ne peut se faire
qu’au prix d’une capitulation politique complète,
politique qui met à nu leurs intérêts d’appareils.
Le
mot d’ordre lancé par Marie-George Buffet de « constituer des majorités de
gauche »
tout en conspuant l’attitude du NPA n’est
en rien un
engagement, une alliance favorable aux intérêts des
classes populaires, mais simplement la volonté d’obtenir
quelques strapontins, de préserver ce qui peut l’être
des 185 postes de conseillers régionaux du PCF.
Entre
une orientation pour le partage du pouvoir au sein des
institutions ou pour les luttes, il y a un choix à faire. Un
choix que les partis regroupés dans le Front de Gauche n’ont
pas osé faire. C’est sur cette question, la nécessaire
indépendance vis-à-vis du PS, assumer une orientation
d’indépendance de classe, que les discussions unitaires ont
achoppé, que le Front de Gauche a rompu avec le NPA.
A
l’heure où la situation des classes populaires s’aggrave de
façon dramatique, une alliance entre la gauche
anticapitaliste et antilibérale pour porter les exigences
des travailleurs et des classes populaires aurait pourtant
contribué à renforcer la confiance, les capacités de
résistance des salariés et de la jeunesse face aux effets
dévastateurs de la crise. A condition bien sûr que cette
alliance ne renonce pas par avance à combattre toutes les
politiques libérales, à commencer par celles conduites par
la gauche dans les régions.
C’est
bien cette nécessité qui sera au cœur de la campagne du NPA.
Contrairement
aux reproches que nous fait la gauche antilibérale, nous
sommes prêts à assumer nos responsabilités. Les assumer,
oui, mais pleinement. Ce qui veut dire que nous ne sommes
pas prêts à brader nos idéaux, à tourner le dos aux
aspirations populaires, à nos responsabilités d'écologistes
radicaux, dans un gouvernement des régions dirigé par le PS
et ses alliés. Il y a incompatibilité profonde, sauf à se
renier, entre ceux qui subventionnent les lycées privées,
les entreprises qui licencient, et ceux qui veulent
mobiliser les fonds publics dans l'intérêt des salariés et
de la population, ceux qui veulent gérer le système et ceux
qui veulent rompre avec.
Dans
les régions, comme sur les lieux de travail et les
quartiers, refuser de faire les frais de leur crise
A
l’heure où le chômage continue de progresser, où un million
de chômeurs supplémentaires ne seront plus indemnisés dans
le courant de l’année, où les luttes pour les salaires se
développent, il y a urgence à inverser le rapport de force.
La
politique des classes dominantes face à la crise alimente
les spéculations financières, les bonus des traders, au prix
du chômage, de la récession, de déficits abyssaux qui seront
le prétexte pour lancer une nouvelle offensive contre nos
droits sociaux.
Il
ne peut y avoir qu’une seule réponse à la crise, celle de la
défense des intérêts des travailleurs et de la population,
qui remet en cause la mainmise absolue des groupes
financiers sur l'économie avec l'aide de l'Etat. Cette
réponse s’appuie sur la mobilisation de la population, son
contrôle sur la marche de l'économie et de la société.
C’est
pourquoi notre projet pour les régions est indissociable
d’un programme d’urgence sociale, démocratique, écologique
face à la crise.
Face
à la destruction de centaines de milliers d’emplois, il faut
imposer l’interdiction des licenciements et réquisitionner
les grandes entreprises qui licencient pour les placer en
situation d'autogestion avec l'appui des pouvoirs publics,
imposer l’arrêt des suppressions de postes dans les services
publics, réduire le temps de travail sans perte de salaire,
sans flexibilité ni annualisation jusqu’à résorption
complète du chômage.
Contre
la vie chère, imposer des augmentations uniformes des
salaires, des pensions de retraite, des minima sociaux de
300 euros nets, le Smic à 1500 euros nets, minimum pour
vivre, avec ou sans emploi, l’égalité salariale stricte
entre les hommes et les femmes.
Retraite
à taux plein pour toutes et tous à 60 ans maximum et 37,5
annuités de travail au plus, défense de la Sécurité sociale,
retour au remboursement à 100 % des médicaments et des actes
médicaux, arrêt des privatisations, retour sous contrôle
public de la gestion de l'eau, des télécommunications, des
transports, de tout le système éducatif et de santé, mise en
place d'un grand service public de l'énergie pour se donner
les moyens de lutter contre le réchauffement climatique en
rompant avec le nucléaire et les énergies fossiles, en
favorisant les économies d'énergie et les énergies
renouvelables, mise en place d'un service public unique
bancaire et de crédit se substituant aux banques privées,
réforme radicale de la fiscalité pour frapper fort les
profits, la spéculation, les fortunes et réduire à néant la
TVA sur les produits de première nécessité, annulation de la
taxe carbone… la mise en œuvre d’un tel programme et de
telles mesures implique l’intervention directe des salariés,
leur mobilisation pour imposer une autre répartition des
richesses et dicter leur loi à la bourgeoisie.
Bien
évidemment, les conseils régionaux n'ont pas les pouvoirs de
contrecarrer les politiques décidées par les multinationales
et le gouvernement qui plongent le pays dans un profond
recul social, écologique, démocratique. Mais ils pourraient
être le lieu de contre-pouvoirs ou au moins, dès
aujourd’hui, devenir pour les partis qui ne se plient pas à
la politique libérale, à la logique destructrice du
capitalisme, un cadre de lutte politique pour la défense des
intérêts des classes populaires, un point d’appui pour les
mobilisations.
Un
point d’appui, notamment pour exiger à l'échelle des
régions, l’arrêt de toute subvention au secteur privé, aux
entreprises, aux lycées privés, à la formation
professionnelle contrôlée par le patronat, la mobilisation
des fonds publics pour le développement du service public de
formation professionnelle, les lycées publics, le
développement des services publics de transports, pour
densifier le réseau et rendre gratuits les déplacements, le
refus de l'emploi précaire dans les collectivités
territoriales et la titularisation des employés sous contrat
précaire et augmentation des salaires.
Nos
élus prendront toutes leurs responsabilités, consacreront
leur force et leur énergie à faire entendre les exigences
populaires au sein des conseils régionaux. Aussi et surtout
à aider à l’organisation et à la mobilisation de la
population pour ses droits, faire avancer la conscience
qu’il est possible de contrecarrer la politique libérale,
qu’il n’y a pas de fatalité mais que tous ensemble nous
pouvons changer les choses.
Unir,
regrouper autour des exigences du monde du travail
Nous
ne sommes pas des adeptes du tout ou rien et c’est bien
parce que nous voulons faire avancer les choses, dès
maintenant, que nous voulons garder notre liberté de parole,
de vote et…d’action. Oui, il est possible dès maintenant de
mettre un frein à l’offensive libérale, de résister, d’agir
pour faire prévaloir l’intérêt général sur l’avidité égoïste
et individualiste des possédants et des hommes politiques à
leur service.
Et
c’est pourquoi nous voulons préserver notre indépendance au
sein des conseils régionaux tout en soutenant ce qui pourra
être fait dans le cadre de cette institution et qui soit
favorable aux plus démunis, aux travailleurs, aux classes
populaires.
Agir
collectivement pour mettre un frein aux attaques dont sont
victimes les travailleurs ne peut se faire qu’en gardant
toute sa liberté par rapport au système et ses institutions.
On ne peut changer les choses progressivement de l’intérieur
par une bonne gestion.
Un
parti pour faire vivre la démocratie par en bas, pour le
socialisme
Transformer
la société est un travail de longue haleine, qui passe par
la prise en main par la population elle-même de ses propres
intérêts. Cela suppose un progrès considérable, un
développement sans précédent de la démocratie, de la
solidarité, de la conscience collective.
Ce
progrès humain, social, collectif est au cœur de notre
programme, il se construit tous les jours sur les lieux de
travail et dans les quartiers, dans nos syndicats et nos
associations, à travers tous les aspects de la vie sociale.
Œuvrer
à ce progrès c’est, quant au fond, le projet de notre parti.
Et cela suppose de n’avoir d’autre aspiration, d’autre
ambition que ce progrès social, humain, collectif, en pleine
conscience que le progrès individuel réel et profond ne peut
pleinement se réaliser, s’épanouir que dans le cadre du
progrès collectif.
Faire
vivre cette démocratie par en bas, défendre l’intérêt
collectif contre les intérêts privés des possédants, tout ce
qui est public contre les droits de la propriété privé
capitaliste, c’est cela le combat pour rompre avec le
capitalisme, pour le socialisme.
Il
est au cœur de la campagne du NPA, quel qu’en soit le cadre,
une campagne de défense de nos idées, pour regrouper autour
d’elles,une campagne pour l’unité des travailleurs, des
classes populaires pour répondre à l’offensive du patronat
et de la droite.
Isabelle
Ufferte, Raymond Adams, Yvan Lemaitre