Face à l’Europe de Merkel et Sarkozy, la démagogie nationaliste est un piège dangereux
Pas
de scoop au sommet européen qui s'est tenu à Bruxelles les
16 et 17 décembre. La proposition de Merkel, soutenue par
Sarkozy, de prolonger au delà de 2013 la politique de
soutien financier aux banques a été adoptée. Tout comme a
été réaffirmée, présentée comme une conséquence directe et
incontournable, la nécessité, pour l'ensemble des
gouvernements européens, de poursuivre et d'accentuer leur
politique de restriction des dépenses publiques, autrement
dit leur offensive généralisée contre les populations.
Pas
de scoop non plus du point de vue des "marchés" que ce
sommet, à la suite de bien d'autres, se devait de
"rassurer". Rassurés, ils l'ont bien été, puisque, à peine
le sommet terminé, certaines agences de notation ont baissé
la note de l'Irlande, après celle de la Grèce, incitation à
une nouvelle offensive spéculative sur la dette de ces pays.
Pourquoi se priver, en effet, puisque le sommet européen
vient finalement de garantir que ce sera sans risque pour
les banques ?
Les
discours qui tentent de faire passer ce sommet européen pour
une avancée vers la sortie de crise, au bénéfice de
l'intérêt commun, sont une imposture et ne trompent
personne. Un peu partout, à travers grèves et
manifestations, les travailleurs crient leur refus de payer
leur crise, à l'image de la grève et des manifestations qui
ont paralysé la Grèce mercredi 15.
Mais
les mensonges et le cynisme des Merkel-Sarkozy, le manque
d'opposition politique crédible à leur politique, font que
les rancœurs, les déceptions, les révoltes qui s'accumulent
créent un terrain propice à la démagogie souverainiste et
nationaliste : l'Europe et sa monnaie sont érigées en source
de tous les maux ; sortir de la crise, c'est revenir à la
souveraineté nationale et monétaire... Le Front national
fait du mot d'ordre "sortir de l'euro" [1]
un des fers de lance de ses campagnes, espérant ainsi
détourner sur le terrain de l'impasse nationaliste toute une
frange de l'électorat populaire, écœurée et démoralisée.
Il
y a urgence à donner une perspective politique de classe,
internationaliste, à la contestation sociale des
travailleurs européens, seule issue possible à la crise,
mais aussi condition indispensable pour qu'une autre Europe,
celle des travailleurs et des peuples, voit le jour.
A travers la crise, la
construction de l'Europe des multinationales et des
banques se poursuit...
Depuis
le déclenchement de la crise de la dette, les discours des
dirigeants de l'UE, de la BCE et du FMI n'ont pas changé :
la défense des intérêts généraux des populations européennes
passerait nécessairement par le soutien de l'Europe et de sa
monnaie contre les attaques des "marchés" sur la dette
publique...
Pour
cela, la priorité des priorités est d'assurer la sauvegarde
des grandes banques européennes, en particulier françaises
et allemandes, en leur fournissant, par le biais de la BCE,
tout l'argent dont elles ont besoin à des taux extrêmement
bas, tout en leur permettant de se débarrasser, par le biais
d'un fonds de soutien financier, de titres de dette publique
devenus impossibles à recaser sur les marchés obligataires.
C'est pour cela que le sommet européen aurait décidé de
rendre permanent le Fonds européen de soutien financier
(FESF) mis en place en mai dernier à titre provisoire
jusqu'en 2013, au prix d'une modification du traité de
Lisbonne.
Et
il faut "rassurer les marchés" par une diminution radicale
des déficits publics, donc une diminution tout aussi
radicale des dépenses publiques, c'est-à-dire des plans
d'austérité de plus en plus drastiques. Pour que ce soit
bien clair, le sommet européen a assorti la pérennisation du
FESF d'une clause qui impose aux gouvernements des pays qui
auraient besoin d'y faire appel de se plier aux exigences de
rigueur et de "discipline budgétaire" que leur imposeront
les dirigeants de l'UE, de la BCE ou du FMI, autrement dit
les pays les plus influents, la France et l'Allemagne.
Au
nom de cette logique de classe, les milliards d'argent
public engloutis par les banques vont grossir les profits du
CAC40, les "marchés" spéculent de plus belle, la dette n'en
finit pas de grossir, la récession, la misère et le chômage
de s'étendre... L'intérêt public est bien loin !
Un
fossé se creuse entre les prétentions affichées des
dirigeants européens qui osent présenter les intérêts des
financiers comme l'intérêt général et leur politique de
classe. Les mensonges se révèlent au grand jour sous les
effets de la crise,nourrissant les déceptions, rancœurs,
révoltes qui se retournent contre "l'Europe".
Mais
c’est "leur" Europe qu’il s’agit de contester !
La
"vision franco-allemande commune" de Merkel-Sarkozy,
le fait même qu'ils aient pu l'imposer à l'ensemble de l'UE
dans un sommet "où tous s'entendaient comme larrons en
foire", selon la presse, est bien la vision d’une
Europe de plus en plus soumise aux intérêts des banques et
des multinationales. Elle vise au renforcement des deux
puissances dominantes qui entendent soumettre aussi les
institutions de l'Union européenne à la défense de leurs
intérêts face à leurs rivales internationales, en
particulier américaines et chinoises.
La
crise exacerbe la concurrence internationale et tous les
Etats viennent au secours de leurs multinationales par des
politiques protectionnistes plus ou moins déguisées, entre
autres en poussant leur monnaie à la baisse pour favoriser
les exportations et freiner les importations. A ce jeu, les
multinationales européennes sont perdantes. Leur monnaie,
l'euro, monnaie d'une Europe divisée, sans Etat, est en
position de faiblesse. Il est non seulement surévalué, mais
également soumis à un mouvement de yoyo, une instabilité peu
propice aux affaires internationales.
Le
sommet européen des 16 et 17 décembre ne voulait ni ne
pouvait apporter une réponse au problème que pose aux
classes dominantes l’euro. A ce stade de la crise, leur seul
souci est d’en faire payer les conséquences aux peuples.
Cela implique une affirmation de plus en plus évidente de la
domination des gouvernements allemands et français sur les
autres pays, seul axe de stabilité capitaliste possible dans
cette Europe des patrons et des banquiers.
C’est
bien cela leur Europe. Le processus de construction
européenne s'est mis en route, à la sortie de la IIème guerre
mondiale et à l'initiative des gouvernement français et
allemands, pour donner à la grande bourgeoisie de ces deux
vieux pays impérialistes, épuisés par la guerre qu'ils
venaient de se livrer pour le partage du monde, un espace
économique protégé. Cet objectif s'est maintenu à chacune
des étapes de la construction européenne, de ses origines à
aujourd'hui, à travers les multiples traités qui la
jalonnent.
La
réponse qu'apportent les dirigeants de l'Union européenne à
la crise qu'ils ont eux mêmes provoquée s'inscrit dans la
même perspective. L'Europe des banquiers n'a pas d'autre
issue capitaliste que le renforcement de l'influence de
l'Allemagne et de la France, accentuant la soumission des
autres pays, créant des tensions et une instabilité
politique croissante.
... au prix d’une
accentuation de la crise
La
politique des sommets européens, si elle répond aux
préoccupations des banquiers et des patrons de
multinationales, a un coût de plus en plus exorbitant pour
les travailleurs européens.
Le
choix d'institutionnaliser le plan de soutien financier mis
en place en mai dernier n'est qu'une façon déguisée de
pérenniser le mécanisme de la dette. Assurées d'être
protégées de tout risque de faillite d'un Etat, les grandes
banques européennes, essentiellement françaises et
allemandes, peuvent continuer à siphonner les richesses
publiques de l'ensemble des pays européens par le biais de
la dette et des déficits publics. Leurs traders peuvent
continuer à spéculer, les agences de notation à leur
désigner les cibles...
C'est
la perspective assurée d'une augmentation continue des
richesses que les Etats ponctionneront dans les poches de la
population pour payer leur tribut aux banques : baisses de
salaires, licenciements, attaques contre les retraites, la
protection sociale, augmentation des taxes... Les profits
des banques, garantis pas les Etats, continueront de
s'accumuler, alimentant de nouvelles spirales spéculatives,
préparant de nouveaux effondrements financiers. La misère et
le chômage se développeront, entretenant un état de
récession chronique, rendant illusoire toute perspective de
reprise économique...
Les
populations et les travailleurs répondent à cette situation
de plus en plus insupportable par la grève et les
manifestations. La contestation sociale et politique touche
bien sûr en priorité les partis au gouvernement, mais plus
largement les institutions, l'Union européenne, l'euro
lui-même.
Certains
sondages récents, selon lesquels un tiers de la population
française serait favorable à la sortie de l'euro donnent une
idée de l'ampleur d'un courant qui touche toute l'Europe,
suscitant les réactions des défenseurs de l'Union
européenne. Tel Sarkozy qui déclarait, à la sortie du sommet
européen : "La sortie de l'euro, c'est tout simplement
irresponsable et inenvisageable. L'euro, c'est le cœur de
la construction européenne. Si l'euro s'écroule, si l'euro
devait disparaître, c'est la construction européenne qui
serait atteinte structurellement"... Côté banques, on
fait des études pour chiffrer le recul que constituerait,
pour l'ensemble des économies européennes, la fin de l'euro.
La Tribune du 15/12, dans un article titré "Que se
passerait-il si la zone euro implosait ?" fait état
d'une étude réalisée par une banque néerlandaise qui prévoit
que "la disparition de la zone euro entraînerait dès 2011
une hausse du chômage et une récession sans précédent pour
tous les pays, y compris la France et l'Allemagne."
Autrement dit, pas d'autre solution que d'accepter la
politique européenne, les cadeaux aux patrons, l'austérité,
sinon, ce serait pire...
Sortir
de l'euro ne peut en aucune façon constituer une issue à la
crise du point de vue des travailleurs comme de toute la
population mais cela ne justifie en rien la politique de
régression sociale engagée par les bourgeoisies et leurs
Etats pour faire payer le prix de leur faillite aux classes
populaires. Derrière la question de la monnaie se pose la
question de fond, qui dirige l’économie au service de quels
intérêts, dans quels objectifs ? Et c’est bien cette
question de fond que veulent masquer les hypocrites
défenseurs de l’euro comme les démagogues nationalistes.
La
démagogie souverainiste et du Front national
Il
y a déjà quelque temps que des dirigeants de la droite
souverainiste, comme Dupont-Aignan et son organisation
"Debout la république", prônent le retour à la souveraineté
nationale et la sortie de l'euro. Ces relents de
nationalisme ne sont pas isolés et ont leur pendant un peu
partout en Europe, où la droite nationaliste, s'appuyant sur
le mécontentement social et le manque de perspectives
politiques, mène, non sans écho, une politique nationaliste
et xénophobe.
Le
Front national n'est pas en reste. Les discours de Marine Le
Pen, en campagne pour la présidence du Front national et les
futures présidentielles, ne cessent de mettre en avant,
comme seule issue possible à la crise qui touche l'Europe et
frappe les populations, la fin de l'Union européenne, le
retour à la souveraineté nationale, inséparable de la
souveraineté monétaire, du retour au franc. Un document
édité récemment et intitulé "Comment sortir de l'euro ?"
donne d'ailleurs tous les détails de l'opération, selon la
vision du FN...
Une
vision qui se définit, au fil des discours, "pour une
économie nationale réelle", "ni ULTRAlibérale, ni
ANTIcapitaliste", pour un "modèle
économique « rationaliste», c'est-à-dire un système
économique et social qui respecte « le bien commun et
l’intérêt général » des citoyens en mêlant de manière
équilibrée le capital humain plus le capital financier.[...] fondé sur un « ordre
monétaire libre » et sur le « patriotisme économique ». [...]
une économie morale dans laquelle le marché est contrôlé
par l’Etat et avec un partage équitable des profits du
travail pour éviter le désordre et l’anarchie sociale."
En
bref une soupe totalement creuse, pour un retour illusoire à
un passé d'autant plus révolu qu'il n'a jamais existé, mais
dont le radicalisme apparent peut trouver un écho dans les
couches les plus fragiles des milieux populaires, écœurées
et démoralisées par le cynisme des classes dirigeantes.
Une
telle démagogie pourrait-elle amener à l'éclatement de
l'Europe, malgré la volonté des sommets de la bourgeoisie
européenne ? C'est peu probable, et ça n'est, dans le fond,
par vraiment l'objectif de ces courants qui sont tout
dévoués à l'ordre bourgeois et savent bien qu'un retour aux
Etats nationaux d'antan, à l'origine de deux guerres
mondiales, est impossible. Par contre, leur politique vise à
dévoyer le mécontentement populaire, à le retourner contre
les forces démocratiques et progressistes, en premier lieu
contre le mouvement ouvrier, au profit, finalement, des
multinationales qu'ils prétendent combattre. La situation en
Belgique en est une illustration concrète. La démagogie de
la droite souverainiste flamande, en détournant le
mécontentement social sur le terrain d'un nationalisme
éculé, plonge le pays dans un chaos et une crise dont la
principale victime est la population dans son ensemble,
tandis que, pour les banques et les multinationales, les
affaires continuent comme si de rien n'était.
C'est
cette sombre perspective qui se profile derrière la
démagogie souverainiste. Non pas une alternative à l'Union
européenne de la BCE et des banquiers, mais une réponse
encore plus réactionnaire à la crise politique que celle-ci
traverse, celle d’une Europe éclatée, morcelée, d’un
mouvement ouvrier sans force mais toujours sous la dictature
de la finance.
L’impuissance de la
gauche antilibérale
Face
à cette offensive réactionnaire, les hésitations et
compromis de la gauche antilibérale n’offrent aucune
perspective à la révolte du monde du travail et des classes
populaires. Comment convaincre et être crédible en restant
dans le cadre de l’UE, comme si ce cadre était neutre ou que
l’on pouvait le transformer de l’intérieur ?
Datant du début novembre, un appel
de l'Humanité, "L’avenir
de l’Europe est l’affaire des peuples européens", se conclut ainsi :
"L’Union européenne ne sortira de la crise que
si elle s’affranchit de la pression des marchés financiers
et si elle s’attèle à la construction d’une Europe
sociale, solidaire et démocratique telle que le réclame la
Confédération européenne des syndicats."
Comme si l'Union européenne, qui
est de fait l'émanation des marchés financiers, pourrait
s'affranchir de la pression de ces derniers et s'atteler à
la construction d'une Europe sociale, solidaire et
démocratique ! Comme si, pour cela, il s'agissait de
"réclamer" !
Le
17 décembre, le réseau Attac Europe publiait une déclaration
concernant le sommet européen. S'appuyant sur le constat
indiscutable que "la crise a clairement montré la
nécessité d’une réelle réorientation radicale de l’Union
européenne.", elle dénonce le fait que "la
Commission et le Conseil, en promouvant des politiques
d’austérité et de rigueur, persistent à s’inspirer d’un
paradigme économique discrédité et injuste basé sur la
réduction des budgets publics, la remise en cause des
protections sociales et la «modération» salariale au nom
de la nécessité de « rassurer les marchés ». Elle
s'achève sur la proposition de "véritables mesures
alternatives", comme : "- permettre aux
gouvernements de l’UE, et de la zone euro en particulier,
d’emprunter directement auprès de la Banque Centrale
Européenne (BCE) à des taux d’intérêts très bas. - mettre
en place un mécanisme de défaut, par lequel les États
répudieraient tout ou partie de leur dette publique,
provoquée par les cadeaux fiscaux aux riches, la crise de
la finance et les taux d'intérêts prohibitifs imposés par
les marchés financiers - réformer la fiscalité pour
rétablir les recettes publiques et la rendre plus juste,
avec une taxation des mouvements de capitaux, des grandes
fortunes et des hauts revenus, des profits des
entreprises, vers l’instauration d’un revenu maximum. "
D'accord...
mais ce texte ne dit rien du cadre politique dans lequel de
telles mesures pourraient être décidées et avoir une chance
d'être appliquées, ni par qui.
On ne peut bien évidemment pas
compter pour cela sur les partis au pouvoir en Europe,
qu'ils soient de droite ou de la gauche social-libérale.
Mais peut-on pour autant compter, en France, sur le Front de
gauche ? Le PC et dans son sillage l'ensemble du Front de
gauche, quels que soient leurs discours sur un nouveau
"Front populaire", s'apprêtent dans les faits à s'aligner
sur le PS au cas où ce dernier retournerait aux affaires en
2012... et voudrait bien leur concéder quelques strapontins
gouvernementaux. Dans ce cas, discipline républicaine exige,
pas la peine d'épiloguer...
Mais même si le miracle de la
"révolution par les urnes" dont cherche à nous bercer
Mélenchon se produisait, si une "gauche vraiment de gauche"
accédait majoritairement au pouvoir dans le cadre des
institutions, cela ne suffirait en aucune façon à changer
l'ordre des choses. L'Etat et ses institutions ne sont pas
neutres, ils sont un outil entre les mains des classes
dominantes et leur logique, leur pouvoir, s'imposent à tous,
aussi radicalement de gauche se prétendent-ils. C'est tout
aussi vrai au niveau de l'Union européenne, dont toute
l'histoire prouve l'assujettissement à l'oligarchie
financière et aux multinationales.
En restant dans le cadre de ces
institutions, en s'accrochant à l'illusion qu'un Etat au
dessus des classes serait possible, ce qui revient
finalement à prétendre pouvoir le changer de l'intérieur, la
gauche antilibérale se condamne à l'incapacité d'apporter la
moindre perspective aux luttes et à la contestation sociale,
à la révolte des classes populaires qui se développe partout
en Europe.
L'issue, pour les
travailleurs, est internationaliste, leurs luttes
communes
C'est
pourtant dans cette révolte, dans les luttes sociales, que
se trouve l'issue à la crise comme la réponse aux démagogues
qui ne rêvent que d’enfermer les travailleurs dans le carcan
des frontières. Les ennemis des peuples d'Europe sont leur
propre Etat, leur propre gouvernement, mais aussi les autres
Etats et gouvernements qui collaborent dans le cadre des
institutions européennes. Les travailleurs et les
populations des autres pays se heurtent aux mêmes
adversaires que nous, c’est avec eux qu’il s'agit de lutter
au coude à coude, pour les mêmes objectifs. Hors de ce
chemin de la solidarité des exploités et des opprimés, il
n’y a pas d’issue.
Il
n’y a pas d'autre solution, pour tous les travailleurs
d'Europe, que de s'organiser pour imposer, dans la rue, un
coup d'arrêt à la politique d'austérité, pendant de la
politique de soutien des Etats à une poignée de parasites
financiers. Cela signifie contester à la bourgeoisie et à
ses représentants politiques le pouvoir qu'ils imposent à
l'ensemble de la société, aussi bien dans le cadre national
qu'au niveau européen. C'est donner comme objectif aux
luttes, dans leur prolongement et celui de leur
organisation, l'institution d'un gouvernement démocratique
des travailleurs. Seul un tel gouvernement, en permettant la
prise de contrôle de tous les rouages économiques et
financiers par la population organisée, aurait les moyens
d'imposer les réformes nécessaires à sortir de la crise.
Et
en particulier de changer totalement le cours de la
construction européenne : mettre fin à l'Union européenne
des banquiers et de la BCE, en construisant, de concert avec
les populations des autres pays, une Europe démocratique des
peuples.
Daniel Minvielle
[1] La droite
souverainiste et l'extrême droite n'ont pas le monopole de
la "sortie de l'euro". Certaines organisations de la gauche
dite radicale s'en font aussi les propagandistes. Voir
l'article "Sortir de l'euro, ou
rompre avec leur Europe pour construire celle des
travalleurs et des peuples ?" - DR n°37 du
15/10/2010