Austérité, récession, crise de l'euro, 2012, nouvelle étape de la crise mondiale
Le changement de millésime a été l'occasion, pour les dirigeants européens, de promettre à leurs administrés une nouvelle année de privations et de régression sociale. Monti en Italie, Rajoy en Espagne ont présenté des plans d'une dureté sans précédent, au nom de la sacro-sainte lutte pour sortir l'Europe de la crise de la dette.
Sarkozy,
lui, dans ses « vœux à la Nation »,
a posé au capitaine restant au poste dans la tempête
malgré les échéances électorales : « Dans cinq mois,
nous avons une élection présidentielle.
C'est une échéance
importante. Le moment venu, vous ferez votre choix. Mais
d'ici là, je dois continuer à
agir car l'histoire des décennies à
venir s'écrit maintenant ». Et il a
fait de « la croissance et l'emploi » le principal
objectif de sa politique à venir : « Le problème
posé n'est pas celui d'un nouveau train de
réduction des dépenses pour
l'année qui vient. Ce qui devait être
fait a été fait par le
Gouvernement. Maintenant, il nous faut travailler en
priorité pour la croissance, pour la compétitivité,
pour la réindustrialisation qui seules,
nous permettront de créer des emplois et
du pouvoir d'achat. »
Cette
prétention à vouloir relancer la croissance et l'emploi
alors qu'entrent en application les mesures du plan de
rigueur présenté il y a quelques semaines par Fillon, dont
le passage de la TVA sur certains biens et services de 5,5
à 7 %, a un air bien connu : celui de nouvelles
exonérations aux entreprises, du transfert sur l'impôt de
certaines « charges » qui soi-disant « pénalisent
le travail »... Et il n'a d'ailleurs pas fallu
attendre le sommet social du 18, au cours duquel il entend
bien associer les « partenaires sociaux »à ses mauvais
coups, pour que Pécresse et Bertrand le confirment : une
des mesures centrales du prochain plan sera la mise en
place d'une « TVA sociale »... c'est-à-dire, en
clair, des allègements des charges salariales et
patronales sur les salaires, dont les pertes pour les
caisses de sécurité sociale et de retraite sont censées
être compensées par une augmentation de la TVA... D'après
la théorie du gouvernement, cela devrait permettre au
patronat français de baisser ses prix, donc de pénaliser
les produits importés. Et les baisses de charges sur les
salaires devraient se traduire par une augmentation des
salaires nets... D'où le côté« social » de cette nouvelle
taxation, qui, en augmentant les prix des produits
importés, pénaliserait les délocalisations et favoriserait
la réindustrialisation, donc l'emploi... Comme si une
telle mesure pouvait inverser une logique qui dure depuis
plus de trente ans ! En réalité, ce n'est qu'une façon, en
allégeant les charges patronales de transférer de
nouvelles richesses des poches des contribuables vers les
coffres des capitalistes, tandis que la hausse de la TVA
se traduira immanquablement par une augmentation du coût
de la vie.
Ces
trains de nouvelles mesures d'austérité annoncés par
Sarkozy et ses comparses sont d'autant plus insupportables
qu'au même moment, on assiste à un trafic gigantesque de
capitaux entre les banques européennes et la BCE.
Depuis
mai 2010, le début des « plans de soutien »à la
Grèce et aux pays européens les plus menacés, la BCE a
« acheté » pour 189 milliards de titres toxiques de dette
de ces pays aux banques, essentiellement françaises et
allemandes, qui en ont fait la proie de leurs
spéculations. Un fabuleux cadeau auquel est venu
s'ajouter, le 21 décembre dernier, l'ouverture d'un prêt à
trois ans au taux de 1% : 523 banques se sont précipitées
sur l'aubaine, récupérant un total de 489,1 milliards
d'euros. Ces centaines de milliards, qu'elles
rembourseront à un taux inférieur à l'inflation, elles
pourront les prêter à des taux usuraires à ces mêmes États
qu'il s'agirait de sauver par les plans d'austérité !
Comble
de l'absurdité, ces mêmes banques ont placé dans les jours
qui ont suivi, le mardi 27 et le mercredi 28,
respectivement 412 et 452 milliards d'euros sous forme de
dépôts au jour le jour au taux de 0,25 % auprès de la
BCE... Emprunter un jour pour prêter le lendemain à celui
à qui on vient d'emprunter... pour La Tribune, ces
« dépôts records inaugurent
une nouvelle « ère du soupçon »[…]
cette envolée confirme les dysfonctionnements
persistants du marché interbancaire européen
qui demeure sinistré en cette fin d’année
2011, les banques préférant
la rémunération de 0,25 %
offerte par la facilité de dépôt
au jour le jour de la BCE plutôt que de
prendre le risque de se prêter entre elles
à des taux plus attractifs. »
Si
les banques refusent « de prendre le risque de se prêter
entre elles », c'est que leurs coffres sont pleins
de créances douteuses, et que chacune « soupçonne »
ses congénères d'être susceptibles de se retrouver,
demain, dans l'incapacité de rembourser l'argent qu'on
pourrait leur prêter aujourd'hui.
Cette
crise du crédit, dont les conséquences ne touchent pas
seulement le marché interbancaire, mais se répercutent
également sur les investissements industriels ou des
collectivités territoriales, contribuant au ralentissement
de l'économie, est un des effets collatéraux de la crise
de la dette publique. Et l'ampleur des capitaux transférés
à la BCE est à la mesure de la gravité de cette crise qui
aboutit aujourd'hui à une véritable paralysie.
Mais
il faut bien que les capitaux circulent... Alors, malgré
le fait que la crise menace aujourd'hui de déboucher sur
un effondrement financier sans précédent, spéculer sur la
dette des États continue à constituer, pour les banques,
le terrain le plus sûr, parce que placé sous la protection
de la BCE, la banque centrale des banquiers européens, et
garanti par la soumission totale des gouvernements aux
injonctions des « marchés ».
Et
tant pis si cette folie, dans laquelle la régression
sociale la plus draconienne côtoie la circulation absurde
et dépourvue de la moindre utilité sociale de centaines de
milliards, débouche sur une nouvelle aggravation de la
crise, à commencer par la récession économique qui est en
train de s'installer en Europe...
L'austérité nourrit la récession...
A
la mi-novembre, l'OCDE avait réduit de façon importante
les prévisions de croissance mondiale, et particulièrement
dans l'Union européenne, mais aussi aux États-Unis et au
Japon. Ces prévisions ont été confirmées par l'INSEE dans
sa note de conjoncture de décembre. Le PIB de la France
serait négatif pour le trimestre en cours et le prochain,
respectivement à - 02 % et - 0,1 %. Globalement, pour
l'année 2011, la croissance en France s'établirait à 1,6 %
au lieu des 1,75 % prévus par le gouvernement. Pour
l'ensemble de l'Europe, elle s'établirait à 0,1 %, avec
une phase de récession pour le trimestre en cours (- 0,3
%) et le suivant (- 0,1 %). Pour un des auteurs du
rapport, « les moteurs de la reprise française
se sont grippés cet automne »...
Conséquence
immédiate de cette entrée en récession, le chômage va
continuer à croître. D'après l'Insee, le taux de chômage
pourrait atteindre 9,6 % à la mi-2012 en France
métropolitaine (plus de 10 % avec l'outre-mer). Toujours
d'après cette
note de conjoncture, « cette détérioration
de l'emploi ... va tirer les salaires vers le bas,
malgré la revalorisation annoncée
du Smic. » Le
pouvoir d'achat global de la population pourrait ainsi
baisser de 0,1 % au premier semestre 2012.« Dans ce contexte, la
consommation sera faible, en hausse de 0,1 % par trimestre d'ici à
mi-2012... »
L’Espagne
entre elle aussi en récession, avec un taux de chômage qui
vient d'atteindre 21,5 %. En Italie, le gouvernement
prévoit une récession de - 0,4 % en 2012, mais le patronat
est bien plus pessimiste, à - 1,6 %. D'après des
économistes « Les plans d'austérité
qui se sont succédé depuis
l'an dernier, afin de rassurer des marchés
effrayés par la dette colossale du pays, y
sont pour beaucoup […] ils ont un effet récessif,
d'autant plus que l'Italie a misé
principalement sur l'augmentation des impôts,
ce qui pèse sur la consommation... »
La Banque d'Italie estime que le dernier plan d'environ 20
milliards d'euros, qui fait suite à deux plans d'un
montant global de 60 milliards adoptés cet été aura un
impact négatif de 0,5 point de PIB.
Pas
besoin d'en dire plus pour montrer comment les politiques
d'austérité alimentent la récession, débouchent sur une
spirale récessive dans laquelle la politique d'austérité
censée combattre les déficits et réduire le coût de la
dette produit des résultats inverses. Le cas de la Grèce
est significatif : le déficit budgétaire du pays, fixé
dans un premier temps à 9 % du PIB, va dépasser cette
année 10 % en raison de recettes insuffisantes. Du fait du
ralentissement de l'économie, les sommes collectées en
2011 par l’État sont inférieures de 5 % à celles
collectées l'année précédente. Pour le seul impôt sur le
revenu, la baisse serait de 9 %.
Les
mesures prises sous prétexte de sortir le pays de la
spirale de la dette se transforment en leur contraire et
sont un démenti clair à la propagande des gouvernements à
la solde des banquiers : la crise de la dette continue à
s'approfondir en Europe et les banques craignent à tel
point les conséquences de leur politique de rapine qu'une
crise du crédit paralyse les échanges interbancaires et
s'ajoute aux effets des plans d'austérité pour pousser
l'économie européenne vers la récession.
Cette
récession en Europe est très probablement le signe que la
crise globale entre dans une nouvelle phase.
Une nouvelle phase de la crise
globale commence
Depuis
son déclenchement suite à l'effondrement du secteur
immobilier à risque aux États-Unis à l'été 2007 et
l'effondrement financier qui a suivi en 2008 avec la
faillite de Lehman Brothers, la crise globale a traversé
plusieurs phases. Les États sont intervenus massivement,
par milliers de milliards, pour secourir d'abord le
système bancaire international au bord de la faillite,
puis, en 2009, les grandes entreprises, dont celles de
l'industrie automobile, touchées par une récession
généralisée.
Suite
à ces interventions, en 2010, l'économie a connu un
semblant de reprise. Mais c'était pour entrer dans une
nouvelle phase de la crise, celle de la dette publique
européenne, dont la première manifestation a été la menace
de faillite de la Grèce. Malgré une multitude de « plans
de la dernière chance », cette crise
n'a cessé de s'accentuer et touche aussi bien les finances
publiques de certains pays que les banques européennes
elles-mêmes, envahies de titres toxiques. L'existence de
l'Union européenne est discutée, du moins dans sa forme
actuelle, tout comme celle de l'euro.
Cette
situation est le résultat de la politique des États qui,
pour secourir le système financier et les multinationales
au cours de la première phase de la crise, se sont
endettés massivement... auprès de ces mêmes banques. En
sauvant les marchés financiers des conséquences de leurs
jeux spéculatifs sur la dette privée, ils leur ont
largement ouvert le terrain de la dette publique. Un
terrain d'autant plus sûr qu'il semblait inconcevable
qu'un État puisse faire faillite...
Ce
surendettement ne touche pas que les pays de l'Union
européenne. Les États-Unis, en particulier, sont le pays
le plus endetté au monde, avec une dette supérieure au
PIB. C'est pourtant l'Union européenne qui est aujourd'hui
l'épicentre de la crise mondiale. Une des causes en est
que, face à l'exacerbation de la concurrence
internationale, elle est structurellement incapable de
mettre en œuvre des politiques économiques et monétaires
en mesure de répondre à celles de pays comme les
États-Unis qui font de leur monnaie une arme dans la
guerre économique. L'euro est une monnaie qui ne repose
sur aucun État, et c'est ce « vide étatique » que
voudraient combler Sarkozy et Merkel avec leur projet de
réforme des institutions européennes.
Personne
ne peut prédire ce qu'il adviendra de ces projets. Mais
une chose est certaine, la récession qui est en train de
s'installer en Europe ne s'arrêtera pas à ses frontières.
Si
l'Union européenne constitue aujourd'hui le maillon faible
de l'économie mondiale, ses pays les plus riches
constituent toujours une part importante des débouchés
commerciaux des pays émergents, dont le marché intérieur,
même s'il s'est développé, est loin d'être en mesure
d'absorber les marchandises produites. Une récession dans
les pays européens, en diminuant la demande solvable, se
traduira nécessairement par un ralentissement économique
des pays exportateurs. Le phénomène a d'ailleurs déjà
commencé. D'après un rapport des Nations unies, la
croissance indienne, estimée à 8,2 %, devrait s'établir en
2012 à 7,7 %. La croissance chinoise sera de 8,7 %, contre
9,1 % l'an dernier. Ce « ralentissement » est certes pour
l'instant limité, mais il est à prévoir qu'avec l'entrée
en récession durable de l'Europe, il s'accentuera de façon
significative. Le FMI, dans une note de la mi-novembre,
estimait qu'en cas de récession en Europe, « vingt-trois
millions de personnes supplémentaires dans les
pays à bas revenus pourraient être
poussées vers la pauvreté
d'ici à 2012 [...] principalement
en Afrique, en Asie et dans le Pacifique... ». C'est
dire que le marché intérieur des « pays à bas
revenus » sera réduit d'autant, contribuant a
l'accentuation de leur ralentissement économique.
L’Allemagne,
dont les prévisions de croissance restent aujourd'hui
positives, pourrait à son tour en faire les frais, dans la
mesure où une bonne partie de ses exportations concerne de
l'équipement industriel et ne peut que se réduire avec le
ralentissement économique mondial. Les États-Unis ne
pourront y échapper non plus.
Un
ralentissement de l'économie, en diminuant les
perspectives de profit que les multinationales tirent de
l'exploitation des salariés du monde entier provoquera
immanquablement une accentuation de la
« financiarisation » de l'économie. Toujours plus de
capitaux, trouvant de moins en moins de placements
rentables (aux yeux de leurs possesseurs) dans la
production, se rabattront sur la spéculation financière.
Et c'est la dette des États, parce qu'elle est garantie
par ces derniers, qui constituera, en dernier ressort, le
terrain privilégié de cette spéculation.
Comme
l'écrivait Marx dans Le capital, « La dette
publique, en d’autres termes l’aliénation
de l’État, qu’il soit despotique,
constitutionnel ou républicain, marque de
son empreinte l’ère capitaliste ».
«... d’un coup de baguette, elle dote
l’argent improductif de la vertu reproductive et le
convertit en capital sans qu’il ait pour cela à
subir les risques, les troubles inséparables
de son emploi industriel et même de
l’usure privée. »
Même
si la crise de la dette en Europe a montré que les États
peuvent être menacés de faillite et entraîner dans leur
sillage tout le système bancaire vers le gouffre, ce sont
eux qui peuvent encore le mieux assurer au moins une
partie des paiements, en saignant leurs populations. Alors
que la récession née en Europe de la crise de la dette va
se répercuter à l'échelle internationale, « les
troubles inséparables de l'emploi
industriel » du capital vont se multiplier et
pousser toujours plus les banques à compter sur la dette
publique, sur la rafle des richesses collectives par les
États à leur service, pour assurer leurs profits.
La
prochaine phase de la crise, c'est la stagnation de
l'ensemble de l'économie mondiale et la généralisation, à
l'échelle de la planète, de la crise de la dette publique
et du crédit, avec leur cortège de politiques de
régression sociale et de chômage.
L'Europe, arène
des luttes des travailleurs
L'échec de la politique menée
depuis des mois par les dirigeants européens est aujourd'hui patent. Plus
précisément,
le développement
de la crise révèle leur cynisme, leurs mensonges,
leur complicité avérée avec le monde de la finance.
Tous les « plans » qu'ils prétendent nécessaires pour lutter contre les déficits,
sauver l'Europe et l'euro, démontrent non seulement leur nature
de classe : assurer
les intérêts des actionnaires des banques et
des multinationales en détruisant les services publics et
en organisant la régression sociale, mais produisent
des résultats
inverses à ceux qui étaient « promis »...
Les discours xénophobes qui présentaient le Portugal, l'Irlande,
la Grèce,
l'Espagne, sous le générique méprisant de « pigs », comme responsables de leur
propre situation mais aussi de la crise de l'euro et de
l'Union européenne parce qu'ils auraient « vécu au dessus de leurs moyens »
sont en train de faire long feu
: c'est l'ensemble des gouvernements de l'Europe des
banquiers qui est embarqué dans la même galère, soumis aux mêmes pressions des spéculateurs et devant faire face aux
mêmes
difficultés face à la crise du crédit et à la récession. Et c'est bien la
politique menée par les dirigeants des plus
grandes puissances européennes, France et Allemagne en tête,
de concert avec les autres dirigeants du G20, qui est
responsable de la fuite en avant généralisée dans l'endettement public et
l'austérité.
Les manifestants et grévistes
grecs, espagnols, portugais, italiens, etc. qui
s'opposent massivement aux plans d'austérité, les indignés qui contestent, au nom des « 99 % », la dictature des « 1 % »
d'oligarques financiers, expriment la révolte et la colère que suscite cette situation
sociale et politique, de plus en plus insupportable. La
conscience aussi que face aux pouvoirs en place, la
seule réponse possible est dans les
luttes, les mobilisations, dans la rue et les
entreprises.
L'aggravation de la crise
contribue à mettre en place les conditions
objectives de son dépassement. L'enjeu est que cette révolte,
ces mobilisations, trouvent une cohérence, se coordonnent, formulent
leur réponse
politique à la crise du capitalisme. Et c'est
tout le sens de notre programme.
Ce programme n'est pas une série
de «
il faut que » concoctée en laboratoire. Il ne peut être
que l'expression de ces conditions objectives et des
possibilités qu'elles offrent. C'est à
cette seule condition qu'il peut permettre aux
mobilisations de se donner une conscience, de les rendre
capables d'agir, de penser l'avenir.
S'opposer
aux plans d'austérité, au chômage, exiger un travail pour
tous et des salaires décents, est la première des urgences
pour faire face aux conséquences de la crise et des
politiques d'austérité.
Mais
cette urgence sociale est indissociable d'une urgence
financière : refuser de payer plus longtemps pour une
dette publique qui n'est qu'une manière, pour les États,
de subventionner les spéculateurs. C'est la seule façon de
mettre fin à la course sans fin à l'endettement qui
débouche aujourd'hui sur un blocage de l'économie et le
risque d'un effondrement financier aux conséquences
catastrophiques. C'est aussi le moyen de dégager les
sommes considérables qui sont chaque année versées aux
banques par les États, pour les consacrer à des dépenses
utiles à la population.
Annuler
la dette ne veut pas dire se passer d'un système de
crédit. Pour fonctionner, la société a besoin d'avances
d'argent. Cela passe par la nationalisation des banques et
leur regroupement dans un service public bancaire, placé
sous le contrôle de la population, et dont la fonction
serait de fournir les crédits nécessaires aux activités
utiles à tous.
Et
cela suppose, bien évidemment, alors que les États
apparaissent clairement pour ce qu'ils sont, les
administrateurs des affaires de l'oligarchie financière,
la mise en place de nouveaux pouvoirs, au niveau national
comme européen, émanation des mobilisations et de
l'organisation des travailleurs. Seuls, de tels pouvoirs
seront capables d'assurer la mise en place des mesures
d'urgence aussi bien sociales que financières. D'assurer
aussi un fonctionnement du système de production et
d'échange qui soit respectueux de l'environnement.
Un
tel programme répond aux besoins de l'ensemble des
travailleurs et des peuples d'Europe, parce qu'ils sont
soumis aux diktats d'un seul et même oppresseur : les
sommets de la bourgeoisie financière européenne. Lui seul
offre une perspective pour la construction d'une autre
Europe, démocratique, répondant aux besoins des
populations.
Daniel Minvielle