« Et si la crise était finie ? » ou le bluff de ceux qui l’aggravent
« Les
indices financiers au plus haut de l’année : et si la
crise était finie ? » titrait La Tribune du 14
mars...
Depuis
une dizaine de jours, les Bourses connaissent en effet une
hausse continue, au point que la baisse de 60 % subie par le
CAC40 entre début juin et fin octobre 2011 est pratiquement
effacée. Il en est de même sur les autres places boursières,
en particulier à New York.
Cette
situation ne doit rien au hasard. Elle est le résultat d’une
nouvelle offensive des États pour relancer la machine
financière, la gaver de milliards afin que les armées de
traders au service des banques, les boursicoteurs de tout
poil puissent reprendre leurs activités, au frais des
populations et des travailleurs.
A
cet égard, l’accord passé le 8 mars dernier entre le
gouvernement grec et ses créanciers privés (banques,
assurances, fonds d’investissements) sur la décote de la
dette est significatif. Les banques auraient accepté, pour
mettre un terme à la crise, d’effacer 107 milliards d’euros
de la dette grecque, ce qui constituerait une perte de 53,5
%...
C’est
de la poudre aux yeux !
En
réalité, le montage financier mis en place pour réaliser la
décote cache une arnaque, basée sur la différence entre la valeur
nominale des titres - ce qu’ils valent au moment de
l’émission de la dette - et ce qu’ils valent sur le marché
secondaire, à la Bourse, au gré des transactions
financières, de la spéculation. La crainte des détenteurs
des titres de dette grecque de tout perdre en cas de
faillite du pays les avait fait chuter jusqu’à 15 à 30 % de
leur valeur nominale, avec impossibilité pour leurs
détenteurs de s’en débarrasser. Ainsi, lorsque les banques
échangent un titre de valeur nominale 100 euros contre un
nouveau titre de valeur nominale 46,5 euros, comme prévu
dans l’accord, ils se débarrassent en fait d’un titre qui ne
s’échangeait sur le marché secondaire qu’entre 15 et 30
euros. Ils récupèrent donc en échange un nouveau titre de
valeur effective bien supérieure, et d’autant plus sûr
qu’une des conditions exigées par la troïka pour accorder au
même moment son nouveau prêt de 130 milliards à la Grèce
était que cet argent lui serve à payer ses dettes...
Voilà
le véritable sens du « sacrifice » consenti par les banques
: une perte « virtuelle »... qui se traduit par des gains
bien réels. Et une manifestation concrète du soutien
indéfectible de la troïka (UE, BCE, FMI) au monde de la
finance...
Soutien
dans lequel le cadeau fait dans le cadre de la crise grecque
n’est d’ailleurs qu’une goutte d’eau à côté de celui fait
par la BCE pour « fluidifier » le marché financier. En deux
fois, décembre et février, la BCE à ouvert un crédit
illimité aux banques et ce sont pas moins de 1000 milliards
d’euros qui ont ainsi été « injectés » dans les circuits
financiers. De l’argent emprunté au taux de 1%, que les
banques pourront prêter à des taux bien supérieurs.
Voila
la véritable raison de l’euphorie des bourses. Mais de là à
penser que la crise est finie, il y a plus qu'une erreur, un
mensonge. Car c'est bien cette politique de cadeaux aux
financiers et aux riches qui en est la cause et le
mécanisme.
La
crise de la dette en Grèce n’est en rien réglée, pas plus
que celle de l’Europe dans son ensemble, pas plus que la
crise globale, mondialisée, dont elle n’est qu’un aspect.
Le « cadeau » de 107 milliards fait à la Grèce s’accompagne
d’un nouvel endettement de 130 milliards vis-à-vis des fonds
européens, sans oublier ceux venant du FMI. Le FMI et les
fonds européens sont devenus « prêteurs en dernier
ressort »... pour assurer aux créanciers privés qu’ils
toucheront bien leurs profits financiers.
Cela
réjouit bien évidemment les marchés financiers. Mais il en
résulte une aggravation de l’endettement du pays, que les
dirigeants européens entendent bien financer en imposant à
la population grecque toujours plus de sacrifices qui
contribuent en retour, en diminuant massivement son pouvoir
d’achat, à accentuer la récession et les déficits publics.
Au
delà de la Grèce, c’est l’ensemble des pays européens qui
est soumis à la même politique, avec les mêmes conséquences
sociales et économiques.
Et
alors que, du fait de la crise et des politiques
d’austérité, l’économie européenne s’enfonce dans la
récession, que les travailleurs sont soumis au chômage et à
la misère, les centaines de milliards injectés dans la
finance privée sont à nouveau engloutis dans la machine à
créer de la dette, dans la spéculation : « Compte tenu
des liquidités injectées par la banque centrale
européenne, les établissements bancaires ont recommencé à
prêter aux entreprises mais elles ont aussi pu réinjecter
des capitaux dans les rouages des marchés financiers. »,
écrivait La Tribune dans l’article cité...
La
politique de la troïka contribue bien évidemment à sauver, à
mettre à l’abri du risque d’effondrement financier tout ce
qui peut l’être en termes de capitaux et d’intérêts :
mission accomplie avec le tour de passe-passe des 53,5 % de
décote de la dette grecque par les banques... Mais bien plus
que cet aspect immédiatement sonnant et trébuchant, il
s’agit de sauver l’essentiel : relancer « les rouages des
marchés financiers », maintenir en état de marche la
machine à siphonner les richesses collectives que constitue
le mécanisme de la dette et se donner les moyens de
l’alimenter par leur politique permanente de régression
sociale.
La
dette publique, institution d’État au service de la
finance privée
La
dette publique nous est présentée par les gouvernements
comme une sorte de fatalité, le fruit de circonstances qui
font que, les recettes de l’État étant inférieures aux
dépenses, il n’y aurait pas d’autre solution que
l’endettement, et donc, pour y faire face, la réduction des
déficits par une politique d’austérité...
Derrière
ce raisonnement de « bon sens » se cache une autre réalité,
que Marx décrivait ainsi dans le Capital : « La
dette publique, en d’autres termes l’aliénation de l’État,
qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain,
marque de son empreinte l’ère capitaliste ». «...
d’un coup de baguette, elle dote l’argent improductif de
la vertu reproductive et le convertit en capital sans
qu’il ait pour cela à subir les risques, les troubles
inséparables de son emploi industriel et même de l’usure
privée. ».
De
fait, ce mécanisme est aussi vieux que le système
capitaliste. C’est une institution étatique qui assure un
flux continu de richesses venant des couches les plus
populaires, travailleurs salariés et indépendants,
collectées par le biais de la fiscalité et dirigées vers le
monde de la finance sous la forme des intérêts de la dette
publique.
La
préoccupation essentielle des possesseurs de capitaux est
d’assurer à ces derniers une rotation « reproductive »,
autrement dit pouvoir les investir pour en tirer un profit :
investissements productifs, tirant leur profit de
l’extorsion de la plus-value apportée par le travail
salarié ; investissements commerciaux, tirant leur bénéfice
de la vente de marchandises achetées moins cher ;
investissements de crédit, tirant leur profit des intérêts
de prêts...
Seuls
les investissements productifs produisent des richesses
nouvelles, la valeur ajoutée apportée par le travail humain.
Les autres types d’investissements consistent en fait en une
répartition, entre capitalistes, du profit tiré du travail
(bénéfices des investissements commerciaux, intérêts des
prêts aux entreprises) ou encore, comme c’est le cas des
prêts publics et privés, de la récupération d’une part des
revenus des travailleurs.
L’exploitation
salariale ponctionne ses profits sur la valeur-ajoutée par
le travail. Une part de ces profits s’en va dans les
circuits financiers sous forme d’intérêts et de dividendes
des investissements industriels. L’autre partie de la
valeur-ajoutée, qui va aux travailleurs sous forme de
salaire, est à son tour ponctionnée par l’État au moyen des
impôts et des taxes et alimente les intérêts versés aux
créanciers. Mais alors que la part des profits tirée de
l’exploitation salariale est soumise aux aléas de la
concurrence, freinée par la récession, la part de richesses
captée par le biais de la dette publique est stable - à
l’abri des « troubles inséparables de [l’] emploi
industriel -, placée sous lagarantie de l’État.
C’est
pourquoi le mécanisme d’extorsion que constitue la dette
publique prend des proportions démesurées au fur et à mesure
que, du fait de la crise et de l’austérité, les marchandises
qui inondent les marchés de biens et de services trouvent de
moins en moins preneur, que la récession s’installe, que se
révèle la crise de surproduction chronique qui touche
l’ensemble de l’économie mondiale. De plus en plus de
capitaux, démultipliés par la spéculation, cherchent refuge
dans la dette publique faute de trouver à s’investir de
façon suffisamment rentable dans les activités productives.
Ils le font avec la garantie des États qui se chargent de la
collecte de l’argent nécessaire au remboursement du capital
et des intérêts dans la poche des contribuables.
La
crise de la dette qui frappe l’Europe est la conséquence de
cette fuite en avant. Alors que la crise économique
s’accentue, la béquille de la dette publique comme mécanisme
de soutien aux profits est toujours plus indispensable... et
contribue en retour à aggraver la récession.
Ce
soutien de l’État aux sommets de la bourgeoisie
s’accompagne, logiquement, d’une politique fiscale
particulièrement inique. Avec la crise, on a pu voir que
cadeaux fiscaux aux plus riches et aggravation de
l’endettement ont suivi des développements parallèles, au
point que pour la France le montant de ces cadeaux -estimé
par des syndicats des salariés du ministère des finances-
est équivalent aux déficits publics. Ce double cadeau aux
plus riches - ce sont eux qui empochent les intérêts des
capitaux placés dans les emprunts publics et sont en même
temps dispensés de contribuer à rembourser cette dette grâce
à une fiscalité sur mesure- est bien dans la logique de la
politique de classe des gouvernements.
Mais
la suppression de ces cadeaux fiscaux, si elle permettrait
d’équilibrer le budget, du moins pour un temps, et
d’introduire un minimum de justice fiscale, ne réglerait en
rien la question de la dette qui continuerait à assurer un
flux continue de richesses des poches des travailleurs vers
les coffres des banques et de leurs actionnaires. Il n’est
d’ailleurs pas exclu que, face à une aggravation de la crise
politique et sociale, les « riches » et leurs États doivent
accepter un rééquilibrage de la fiscalité pour sauver
l’essentiel : le mécanisme de la dette publique.
C’est
bien pourquoi, au-delà de la revendication tout à fait
légitime que soit mis fin au scandale de la politique
fiscale dont bénéficient les classes dominantes, c’est au
mécanisme d’extorsion lui-même qu’il faut s’en prendre pour
mettre fin à la spirale de la crise.
La
campagne démarrée il y a quelques mois pour un audit de la
dette publique pose la question de la « légitimité » de
cette dette. Mais elle le fait essentiellement du point de
vue des emprunteurs, que ceux-ci soient l’État, les
collectivités locales de tout niveau, ou encore certains
services publics comme les hôpitaux. Cette approche pose la
question de la démocratie, du contrôle que doit pouvoir
exercer la population concernée sur les priorités accordées
à telle ou telle dépense par rapport à telle autre, sur
l’opportunité ou pas d’engager tel emprunt, sur les
conditions (intérêts, durée, auprès de quel type de
créancier...) auquel tel emprunt est émis... On ne peut que
s’associer à cet objectif, qui constitue d’ailleurs le fond
de la politique que défendent les éluEs NPA dans les
conseils municipaux.
Une
autre approche, complémentaire, est indispensable : celle de
la légitimité des créanciers privés à exiger le
remboursement du capital et des intérêts, celle des États à
nous y contraindre. La réponse est contenue plus haut : la
dette publique est un élément central de l’exploitation des
classes laborieuses par la bourgeoisie financière, d’autant
plus importante pour ces derniers que les investissements
productifs sont en panne. De ce fait, l’argent qu’ils
prêtent, pour lequel ils exigent des intérêts, c’est de
l’argent qu’ils nous ont extorqué, des richesses collectives
dont ils se sont emparés. Non seulement cela, mais
l’aggravation de la charge de la dette sur les États devient
à son tour un facteur d’aggravation de la récession, avec
son cortège de fermetures d’entreprises, de licenciements,
de chômage qui viennent s’ajouter aux reculs sociaux imposés
par les politiques d’austérité destinées à assurer le
paiement de la charge de la dette, c’est-à-dire les profits
des actionnaires. C’est un cercle vicieux dont les
capitalistes et leurs gouvernements, dans leur course
incessante au profit, sont incapables de sortir.
La
réponse viendra nécessairement d’ailleurs, de l’intervention
des peuples et des travailleurs pour mettre un terme à la
course à l’austérité et imposer leurs propres solutions
sociales, financières, démocratiques à la crise.
La
réponse sociale, financière et démocratique des
travailleurs
Depuis
le déclenchement de la crise européenne de la dette, début
2010, les manifestations, les grèves générales se sont
succédées en Grèce, en Espagne, au Portugal... Hier jeudi
22, au Portugal, les travailleurs se sont de nouveau mis en
grève et ont manifesté contre la mise en place par le
gouvernement d’un nouveau train de mesures visant à« assouplir
le marché du travail en matière d'horaires et de
licenciements, supprimer des jours fériés et des jours de
congés »...
Un
peu partout, comme actuellement à Florange, des travailleurs
s’opposent de toutes leurs forces à la fermeture de leur
entreprise, associant clairement à leur combat pour
conserver leur emploi la dénonciation de la dictature
financière, du droit des patrons à disposer de leur fric
comme ils l’entendent, et la duplicité du pouvoir politique
qui ne se dit solidaire que pour mieux les tromper.
C’est
le reflet dans les consciences d’une réalité qui s’impose :
l’aggravation de la situation sociale est indissociablement
liée à la dictature qu’exercent les marchés financiers sur
la société et à la politique des gouvernements à leur
service.
Les
luttes et le contenu qu’elles prennent mettent ainsi en
évidence aussi bien le fait que les trois aspects social,
financier et démocratique du combat contre la politique des
gouvernements sont indissociables, que les moyens d’y mettre
un terme, par la mobilisation sociale, la convergence des
luttes des « 99 % » contre le pouvoir financier et politique
des classes dominantes pour la construction d’autres
rapports sociaux qui assurent à chacun les moyens de vivre
dignement.
Le
succès que rencontre la campagne du Front de Gauche et de
Mélenchon est l’expression d’une même évolution des
consciences, d’une mobilisation politique de plus en plus
importante contre la politique d’austérité, contre la
dictature des marchés, pour une autre démocratie. Mais le
Front de Gauche, en se plaçant délibérément sur le terrain
du respect des « règles républicaines », en se
plaçant en permanence sur le terrain d’un « intérêt
national » dont devrait bénéficier le « peuple »,
entretient l’illusion qu’il serait possible de changer les
institutions de l’intérieur, en « votant bien », pour
un « gouvernement vraiment à gauche ». Et, à défaut,
qu’il serait possible, si le pourcentage des voix
recueillies par Mélenchon était suffisant, de pousser à
gauche la politique du PS... C’est avec ce même raisonnement
que le PC à perdu au fil de ses trente années de prétendue
« pression à gauche » sur le PS - en fait, d’alignement sur
sa politique, qu’il participe au gouvernement ou pas -
l’essentiel de son électorat sans pour autant empêcher le PS
de mener avec fidélité et zèle la politique libérale de la
grande bourgeoisie financière européenne. Laisser croire
qu’il pourrait en être autrement est un leurre, c’est
conduire à une impasse, et c’est bien pourquoi cette façon
de Mélenchon de mettre en avant ses convictions
républicaines, tout comme sa référence omniprésente à la
nation n’a rien d’un aspect secondaire. Vieux renard de la
politique, ancien ministre de Jospin-Chirac et assumant leur
politique, fan de Mitterrand, Mélenchon surfe certes sur la
vague de la contestation sociale, mais il y a fort à
craindre que ce ne soit que pour mieux tenter de
l’endiguer...
La
question démocratique exige une toute autre réponse, qu’il
nous faut formuler à travers la campagne de la
présidentielle, avec notre candidat Philippe Poutou.
Laquelle campagne bénéficie d’ailleurs d’une sympathie
incontestable, expression elle aussi de l’évolution des
consciences, reflet de l’évolution de la situation politique
et sociale.
Le
programme autour duquel elle se déroule n’a rien d’une liste
de revendications tirées de notre chapeau. Il cherche au
contraire à exprimer ce qui découle « naturellement » de la
réalité de la situation économique, sociale et politique,
telle qu’elle se traduit justement dans les luttes, dans
l’évolution de la conscience de classe. Il met en avant
l’aspect indissociable des trois questions sociales,
financières et démocratiques. Et loin d’entretenir
l’illusion qu’un « bon » gouvernement pourrait changer les
choses dans le cadre des élections, il met en avant l’idée
que les véritables changements ne pourront venir que de
notre mobilisation, de la convergence de nos luttes ; du
fait que les travailleurs, les classes populaires décident
de prendre les choses en main, collectivement, pour imposer
leurs propres exigences.
La
première des urgences est bien évidemment de mettre un coup
d’arrêt aux politiques d’austérité et aux conséquences
sociales de la crise, par l’interdiction des licenciements,
le partage du travail entre touTEs ; des salaires, des
retraites, des revenus en général permettant à chacun de
vivre dignement ; la fin de la casse des services publics et
des systèmes de retraite et de protection sociale...
Mais
il faut mettre aussi un terme aux causes mêmes de cette
politique de régression sociale, une politique de classe qui
justifie ses attaques par la nécessité de payer la dette, de
combattre les déficits. La première des mesures est de
cesser de payer les remboursements de la dette, capital et
intérêts. Cela permettrait de dégager immédiatement l’argent
nécessaire à financer les mesures sociales les plus
urgentes.
Mais
cela ne suffit pas. Mettre fin à la dictature des marchés
financiers passe nécessairement par leur disparition pure et
simple, autrement dit par la socialisation de l’ensemble des
institutions financières privées. Cela suppose
l’expropriation de leurs grands actionnaires sans indemnité
ni rachat et la constitution d’un pôle public financier
placé sous le contrôle démocratique de ses employés et de la
population. C’est le seul moyen possible de mettre fin au
gâchis que représentent les jeux de casino de la spéculation
financière, et d’assurer le financement des activités
économiques, privées comme publiques, nécessaires à la
satisfaction des besoins de la population. Besoins qu’il
n’est possible d’évaluer et de satisfaire qu’en s’émancipant
des « lois » du marché et de la concurrence, en établissant
une planification économique de la production ;
planification « écologique », cela va sans dire, car un des
besoins vitaux de l’humanité est bien celui de sa survie
dans une nature rendue malade par les agressions de la
course effrénée au profit...
La
prise de contrôle politique de la société par les classes
laborieuses en lutte est tout aussi indissociable de ces
mesures d’urgence sociales et financières que l’est la
politique des gouvernements actuels des intérêts des classes
dominantes. Et c’est à travers les mêmes luttes que
s’imposeront aussi bien les mesures sociales, financières et
économiques que la mise en place d’un nouveau pouvoir,
démocratique, un gouvernement des travailleurs et de leurs
organisations.
Daniel
Minvielle